Michel Cymes demande aux médecins français : Comebien de fois posez-vous cette courte question à vos patients ? Est-ce que vous bougez ?

Tribune de Michel Cymes

Publiée dans Ouest-France le 13 Mars 2024

Chers Consœurs, chers Confrères, nous avons besoin de vous !

Nous voici à quelques mois d’un évènement mondial qui va réunir les plus grands sportifs de la planète.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques représentent une vitrine exceptionnelle pour le pays organisateur. Des centaines de millions de téléspectateurs vont s’extasier devant les exploits des athlètes. Nous serons, espérons-le, un modèle d’organisation. Le savoir-faire d’un pays capable d’organiser un tel évènement sera salué par toute la planète….et pourtant !…

Pourtant ce pays, le nôtre, se classe 119ème sur 146 pays (selon l’enquête mondiale de l’OMS réalisée sur 1,6 millions de participants et publiée en 2020). Non pas en termes de médailles, de records, de résultats sportifs, non ! Ce classement c’est notre place pour ce qui concerne la pratique d’activité physique recommandée (60 minutes/jour) par nos jeunes et adolescents. Oui, 119 sur 146 ! Ne nous cachons pas derrière des arguments fallacieux, des excuses faciles…nous devrions avoir honte. Tout simplement honte.

Nombre de nos adolescents présentent, aujourd’hui, des maladies de « vieux ». Si vos études de médecine datent des années 80, 90 voire 2000 souvenez-vous comment on appelait le diabète de type 2…le diabète de la maturité, le diabète gras. Il touchait les hommes de 50, 60 ans, au ventre bedonnant. Aujourd’hui, son diagnostic s’observe de plus en plus souvent chez les jeunes : Surpoids et sédentarité se compliquent de maladies chroniques, en particuliers cardiovasculaires, dont l’apparition est de plus en plus précoce.

La situation est tout aussi dramatique chez les adultes. La France qui se targue d’avoir l’une des meilleures espérances de vie au monde, a surtout l’une des plus mauvaises espérances de vie en bonne santé. Nous vivons donc longtemps, mais… malades. Surpoids, obésité, hypertension, diabète… tout ce que l’on appelait les comorbidités lors de la pandémie de COVID-19 qui ont entrainé tant de drames humains, peut – comme la plupart des autres maladies chroniques- être prévenues et améliorées par la pratique régulière d’une activité physique. Regardons les choses en face nous ne pourrons pas ni humainement ni financièrement prendre en charge tous ces futurs patients, de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux, que l’OMS nous prédit.

La seule solution pour diminuer le nombre de malades est la prévention, dont l’activité physique est un des piliers. Hélas, la France n’est pas un pays de prévention. Au niveau communication nous brillons par notre incapacité à faire passer les vrais messages auprès du grand public.

Au niveau médical nous devons aussi faire mieux. Dans ce monde où tout change, les modalités de la médecine ont évolué et nombre de pays qui développent ce côté préventif l’ont compris. Pas le nôtre, la médecine française dont la qualité est unanimement reconnue reste quasi exclusivement curative. La médecine que nous appliquons est celle qui nous a été enseignée et qui continue à l’être. D’où l’incapacité de notre pays à protéger la santé de ses prochaines générations et donc de son avenir.

Mais, nous sommes têtus, et restons persuadés que nous y arriverons.

Notre collectif, Pour une France en Forme, a pour objectif de remettre la France en mouvement pour améliorer la santé de sa population. Consultant du COJOP, il a réussi grâce à l’extraordinaire implication de Paris 2024 et de son président Tony Estanguet à faire mettre en place les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école ; nous nous sommes battus pour que l’activité physique, le sport et leurs bienfaits pour la santé soient le thème de la Grande Cause Nationale 2024…nous avons réussi.

Mais sans vous, les médecins, nous risquons de voir tous nos efforts se déliter progressivement. Vous n’oubliez jamais de demander à vos patients s’ils fument, s’ils consomment de l’alcool, mais combien de fois leur posez-vous cette courte question : est-ce que vous bougez ? Pratiquez-vous une activité physique ou sportive ?

Quand prescrivez-vous une activité physique, thérapeutique validée qui doit être prescrite à tout malade chronique stable, à vos patients et aux personnes trop inactives ou sédentaires ? La barrière du manque de temps peut être levée par mise en place possible sur plusieurs consultations.

Rejoignez-nous pour aider les français de tout âge à être en meilleure santé !

Pas question de culpabiliser nos patients, mais informons les sur les dangers d’un mode de vie inactif et trop sédentaire et conseillons les pour l’améliorer. Vantons-leur tous les bienfaits, physiques mentaux et sociaux, d’une activité physique modérée régulière qui augmentera leur qualité de vie et la longévité de celle-ci en bonne santé. Toutes les études scientifiques le prouvent formellement, tous comme les économies de santé qui résultent de ses bienfaits.

Oui, nous avons besoin de vous tous pour que les Jeux olympiques et paralympiques, la Grande Cause Nationale, aident les français à retrouver une forme olympique!

 

Article de Ouest France : Bouger pour sa santé : Michel Cymes alerte sur le retard français et en appelle aux médecins

 

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