Nous sommes face à un tsunami d’inactivité physique et de sédentarité.

Le Collectif Pour une France en Forme (*) tire la sonnette d’alarme. Notre association vient de mener une étude scientifique inédite par son ampleur. Elle confirme la réduction de la capacité physique des collégiens et la gravité de la situation sanitaire, mais démontre aussi la possibilité d’agir et d’inverser les courbes.

Portée par le Professeur François Carré, cardiologue de renom au CHU de Rennes, lauréat du Prix Jean Bernard 2022, elle a été permise grâce au financement principal de la Fondation Matmut Paul Bennetot et au co-financement de la Fédération Française de Cardiologie et du Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. 

Ses résultats viennent d’être révélés.

Nous sommes face à un tsunami d’inactivité physique et de sédentarité. Le Collectif Pour une France en Forme tire la sonnette d’alarme. Notre association vient de
mener une étude scientifique inédite par son ampleur. Elle confirme la réduction de la capacité
physique des collégiens et la gravité de la situation sanitaire, mais démontre aussi la possibilité
d’agir et d'inverser les courbes.

Le protocole de l’étude : 

Septembre -Octobre 2022 :

  • Étape 1 : Évaluation de la capacité physique de plus de 9000 collégiens de 6ème, filles et garçons, de 3 régions, Bretagne, Auvergne Rhône Alpes, Hauts de France, au moyen d’un test navette, après avoir doté d’une application adaptée pour smartphone les enseignants de chaque établissement et les avoir formés à son utilisation.

Estimation des capacités physiques moyennes de la population totale et dans chaque région.

  • Étape 2 : Séparation aléatoire des collégiens en deux groupes, un groupe qui a suivi les 2 cours hebdomadaires d’EPS du programme, l’autre groupe ayant inclus dans les 2 cours d’EPS hebdomadaires un entraînement de deux fois 15 minutes de travail cardiorespiratoire (course à pied) sous forme de fractionné à une allure adaptée à la capacité physique de chaque enfant.

Durée 6 semaines, avec nouvelle évaluation de la capacité physique par test navette pour les deux groupes.

Comparaison des valeurs de capacité physique initiale et finale dans chaque groupe.

    Quels enseignements en tirer? 

  • Que nous sommes face à un tsunami : Notre capacité physique, évaluée par le niveau maximal d’effort que l’on peut maintenir 5 minutes, correspond à notre capital santé. Or la capacité physique des pré-adolescents, déjà faible il y a 35 ans, continue de baisser : la vitesse maximale aérobie mesurée sur notre échantillon est en moyenne de 10,2Km/h (9,9km/h pour les filles, 10,4km/h pour les garçons). Elle était déjà basse en 1978 (11,4km/h) sur une étude comparable menée par le Dr Cazorla sur un échantillon plus faible de collégiens de même âge. L’inactivité physique et la sédentarité, accentuée par le temps passé devant les écrans, sont les grands responsables de la baisse des capacités physiques des adolescents et donc de leur capital santé. Cela se confirme par le nombre croissant de maladies de l’adulte, comme le diabète de type 2, observé année après année chez nos adolescents. 
  • Que le niveau de capacité physique varie selon les régions : ainsi, dans la région des Hauts de France, où les enfants en situation de surpoids ou d’obésité sont plus nombreux, la capacité physique des collégiens est significativement plus basse (de 0, 7 Km/h) que dans les 2 autres régions étudiées, Auvergne -Rhône alpes et Bretagne. 
  • Que cette baisse des capacités physiques des préadolescents, bien que très préoccupante, n’est pas irrémédiable. Notre étude montre en effet qu’il est possible, assez rapidement et assez facilement, d’inverser cette courbe négative, et ceci dans les 3 régions étudiées, avec un gain moyen de près de 5 % (0, 5 km/h) en 6 semaines dans le groupe entraîné, ce qui témoigne d’un gain de 235 % par rapport au groupe ayant suivi les cours habituels. Ainsi, un peu plus d’activité physique individualisée (de type course fractionnée et réalisée en groupe) suffit à inverser significativement la tendance. Même si notre étude ne répond pas à toutes les questions (comme quelle activité physique -type, durée- proposer pour un maintien prolongé de cette amélioration), nous réaffirmons, à partir de ces résultats, qu’il n’est plus acceptable d’attendre pour agir de manière volontaire et efficace.

Conclusion 

Les données actuelles en notre possession font craindre fortement pour nos collégiens une espérance de vie « sans incapacité » inférieure à celles des collégiens d’il y a 35 ans. Ceci impactera l’ensemble du système sanitaire avec la nécessité de prise en charge de nombreux patients atteints de maladies chroniques supplémentaires, avec des conséquences sociales et économiques majeures, entraînant notamment un déficit en moyens humains pour le monde du travail. 

Inverser les courbes constitue donc un enjeu de santé publique majeur ! 

Pour l’heure, malgré des progrès, la prise de conscience collective de ces risques est très insuffisante. Nous n’observons pas encore de réelle volonté des décideurs d’agir concrètement et massivement pour inverser ces courbes. 

Profitons de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris pour faire passer ce message et que le « Bouger plus » porté par le COJO devienne réalité

Nous avons mis des années à prendre conscience du réchauffement climatique et de ses conséquences, prenons conscience de la bombe à retardement de la sédentarité et agissons !

Cet effort doit être collectif, c’est l’affaire de tous !

(*) Le Collectif Pour Une France en Forme est composé d’un groupe d’experts indépendants issus du monde du sport, de la santé  et des médias. 

LE MOT DE TONY ESTANGUET, président de Paris 2024
Paris 2024 a fait de la lutte contre la sédentarité des jeunes une priorité. Pour œuvrer efficacement en ce sens, l’expertise du Collectif pour une France en forme est essentielle. Avec son appui, nous pouvons alerter sur une réalité scientifique : nos enfants ne bougent pas assez, ils bougent moins qu’avant, moins qu’ailleurs, et moins qu’ils en ont besoin pour grandir en bonne santé. 
Ensemble, nous pouvons alerter, mais nous pouvons aussi agir : les travaux portés par le Collectif nous montrent que ce n’est pas une fatalité, et que des solutions existent. Notre stratégie Bouger plus est alimentée par ces travaux, et guidée par cette certitude. L’étude inédite portée par le Collectif et réalisée par le Pr François Carré nous apprend ainsi qu’à l’âge charnière du collège, il est possible d’améliorer la santé des élèves avec une activité physique individualisée et réalisée en groupe dans le cadre de l’EPS. Cet enseignement prolonge notre impulsion à l’école primaire, où les trente minutes d’activité physique quotidienne, proposées par Paris 2024 en lien avec le Collectif, sont généralisées depuis cette rentrée. 
Inverser les courbes de la sédentarité et de l’inactivité physique des jeunes : c’est possible. Ce serait, à nos yeux, l’un de plus beaux héritages des Jeux de Paris 2024.


Tony Estanguet 
Président de Paris 2024 

Pour en savoir plus :

Précisions sur l’étude : https://pourunefranceenforme.fr/wp-content/uploads/2023/02/VF-Premiers-resultats-de-letude-ILC-FC-.pdf

Vidéo résumant l’étude : https://www.youtube.com/watch?v=162Am2D3uNY

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