Gérard Saillant, Un homme aux vies multiples
Source : Article « Le 13 du mois »
« Ce qui n’est pas excellent est mauvais. »
Opérer les plus grandes stars du sport, de Michael Schumacher à Ronaldo, ou présider l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) : telles sont les multiples vies de Gérard Saillant. Ce chirurgien de renom a marqué à la fois le monde médical, politique et sportif, tout en restant fidèle à sa devise : « Ce qui n’est pas excellent est mauvais. »
Un destin façonné par la médecine et le sport
Né en 1945 à Montluçon, Gérard Saillant a rapidement pris un chemin hors du commun. À 14 ans, après avoir décroché son bachot, il quitte le prestigieux lycée Louis-le-Grand, trouvant les mathématiques « trop difficiles », et se tourne vers la médecine : « Parce que c’est ce que mon père et mon grand-père avaient fait. »
Marathonien et passionné de sport depuis l’époque où il apprenait à lire dans L’Équipe, il se spécialise en chirurgie orthopédique. À la Pitié-Salpêtrière, où il devient professeur en 1976, il participe au développement de techniques révolutionnaires, notamment pour la réparation des vertèbres et des tendons.
Une carrière marquée par l’excellence et les rencontres
Pendant trente ans, il opère des athlètes de renom – Ronaldo, Dan Carter, Michael Schumacher – dont les photos ornent les murs de son bureau à l’ICM. Malgré cette carrière impressionnante, Gérard Saillant reste humble, affirmant que son « secret » est simple : « Il faut savoir dormir peu et être très organisé. J’ai horreur d’être en retard ! Il y a trop de choses à faire pour être en retard. »
Ses collègues, comme le professeur Yves Catonné, soulignent sa notoriété exceptionnelle : « Chose rare pour un médecin, sa réputation est aussi grande auprès du grand public que chez ses confrères. »
Un homme de réseaux et de projets
En 2006, à 61 ans, il décide de quitter la chirurgie hospitalière. « Je ne voulais pas jouer le match de trop. Je l’ai trop vu, dans le sport comme dans la médecine », explique-t-il. Mais sa retraite est loin d’être une fin : il se consacre à l’ICM, dont il assure le rayonnement avec l’aide de personnalités influentes comme Jean Todt, Michael Schumacher, Jean Reno ou encore Luc Besson. En 2010, après quatre ans de travail acharné et 65 millions d’euros levés, l’ICM voit le jour à la Pitié-Salpêtrière.
Pour Gérard Saillant, l’objectif est clair : faire de cet institut l’un des cinq plus grands centres de recherche mondiaux d’ici dix ans. « Ce qui n’est pas excellent est mauvais », répète-t-il, résumant sa quête incessante de progrès.
Un équilibre entre vie professionnelle et personnelle
Si son parcours est jalonné de réussites, Gérard Saillant admet que cette ambition a eu un coût : « C’est sûr, il faut que la famille le supporte. Heureusement que ma femme était là. Mes enfants ne m’en veulent pas trop, mais c’est vrai, je passe plus de temps avec mes petits-enfants que je n’en passais avec eux. »
Pour lui, chaque expérience – qu’elle soit médicale, politique ou personnelle – est une source d’apprentissage : « En faisant tout ça, on apporte peut-être un peu, mais surtout on apprend beaucoup. Trop de mes collègues sont très performants dans leur spécialité, mais ne savent faire que ça. Le progrès vient toujours de chez le voisin. »
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